Page:Chapotot - L’Estomac et le Corset.djvu/80

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Le pylore est situé à un niveau beaucoup plus élevé que le bas-fond, qui s’exagère de plus en plus à mesure que l’affection évolue. Dès ce moment, l’évacuation du contenu stomacal rencontrera de croissantes difficultés.

Cette évacuation est d’abord difficile, puis insuffisante ; la rétention gastrique devient d’autant plus prononcée que la poche sous-pylorique descend davantage au-dessous de l’ombilic. Elle s’accompagne de phénomènes qui la rendent très évidente.

Le clapotage existe à jeun, perceptible souvent bien au-dessous de l’ombilic. La pompe stomacale confirme le fait : à jeun, l’on retire un liquide plus ou moins abondant, riche en résidus alimentaires. Il se passe là un fait analogue à celui que détermine l’occlusion néoplasique du pylore. Dans la grande majorité des cas, M. Ziemssen n’a pas trouvé de rétention alimentaire. « Nous voyons donc, dit-il, que, malgré cet obstacle visiblement grand pour le péristaltisme de l’estomac, le chimisme, la digestion de l’estomac et l’expulsion de son contenu, peuvent rester dans un état normal et y restent habituellement. »

À ces symptômes s’ajoute le péristaltisme douloureux de l’estomac ; les femmes atteintes du troisième degré de la dislocation stomacale se plaignent de douleurs, d’espèces de coliques plus ou moins violentes, survenant en général trois ou quatre heures après les repas et s’accompagnant de contractions des parois de l’organe qui se dessine sous la peau, souvent avec une grande netteté quand celle-ci est amaigrie.

Ce phénomène est dû à la lutte de l’estomac qui, par de violentes contractions, par des ondulations