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ARTICLE V

TRAITEMENT


Nous nous occuperons surtout du traitement du troisième degré. Néanmoins, nous venons de le dire, il faut que le médecin lutte avant que soit né le mal. Il est de son devoir de prêcher, sinon l’abstention absolue qui n’est plus possible avec les mœurs et les modes de notre époque, du moins l’extrême modération dans l’emploi des corsets.

La plupart des hygiénistes se sont occupés de cette question ; nous ne nous y appesantirons pas. Nous rappelons simplement que les plus grands dangers viennent en premier lieu, de ce que souvent on fait porter aux jeunes filles un corset beaucoup trop tôt, et, plus tard, beaucoup trop serré. C’est un non sens : ce n’est pas au moment où les organes prennent leur essor, qu’on doit les comprimer outre mesure et prêter la main à la chlorose en provoquant des troubles dyspeptiques. D’ailleurs, fille ou femme, serrées au point d’avoir cette taille de guêpe qui soulevait si fort l’indignation de J.-J. Rousseau, n’excitent que la pitié, jamais l’admiration. Peut-être, si elles le savaient, donneraient-elles un peu plus de liberté à leur estomac !

Nous n’entrerons dans aucun détail sur la manière de mettre un corset, ni même sur le mode de construction du corset. (Voir art. Corset in Dict. de Dechambre). Pourtant nous tenons à faire observer que les