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Diſcours de la Court.

Ou ſoit le fort fatal de l’aduanture,
Heureux feray fi ien puis approcher,
Et de ce roy a la robbe toucher :
Mais y allant rencontray laretin,
Paſquin & laretin meſdiſãs.Auec pafquil, l’ung me parloit latin,
L’aultre tufcan, & m’eftoient incongneuz
Fors de renom, car ilz eftoient venuz
En leurs habitz tiffuz de mocquerie,
Qui poin& & picque, & fi fault qu’on en ries
Ilz eſtaient noirs comme ethiopicns,
Et me fembloient quelques bohemiens
Difpos aſſez pour prédre vng lieure acourfe
Riens touteffoys ne prindrent en ma bourſe.
Pafquil f’aproche & a moy f’arraiſonne
Voulant parler de ma fortune bonne,
Iugeant quaſi par phifionomye
De mes deffeingtz toute lanathomye :
Me meſurant ainſi que par compas,
Sy ſeray moyne ou ne le feray pas :
Et me getoit pluſieurs propos enſemble :
Dont l’un a l’aultre aucunement ne ſemble
Saultant du coq en lafne, ſans raiſon,
De maladie & puys de gueriſon,
Tant qu’on ne feait ou pluftoft prendre pié :
Et ne fcay pas ſ’il m’auoit efpié
Lors qu’eſperance auec moy deuiſoit,
Mais on l’oreille & tout bas me diſoit,