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il est rejetté par les feux souterrains, et on le trouve plus ou moins abondant dans le voisinage des endroits volcaniques. On a beaucoup parié des pluyes de soufre, mais l’on sait aujourd’hui que c’est sur-tout la poussière des étamines du pin qui emportée au loin par le vent a accrédité cette erreur ; Henckel en a vu la surface d’un marais toute couverte.

Les procédés connus pour extraire le soufre en grand et l’appliquer aux usages du commerce, se réduisent à le dégager des pyrites ou sulfures de cuivre ou de fer par des moyens plus ou moins simples et économiques : on peut consulter à ce sujet la pyritologie d’Henckel, le dictionnaire de chimie de Macquer, art. travaux des mines, les voyages métallurgiques de M. Jars. etc.

En Saxe et en Bohème on distille les mines de soufre dans des tuyaux de terre disposés sur une galère, le soufre que le feu dégage se rend dans des récipiens placés au dehors et dans lesquels on a soin d’entretenir de l’eau.

À Rammelsberg, à St. Bel, etc. on forme des tas de pyrites qu’on décompose par une chaleur douce imprimée d’abord à la masse par une couche de combustible sur laquelle on l’a posée ; la chaleur s’entretient ensuite par le jeu des pyrites elles-mêmes, le soufre qui s’exhale ne peut point s’échapper par les parois latérales qu’on a eu soin de revêtir d’une couche de terre,