Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

salin calciné et débarrassé par ce moyen de tous les principes qui le noircissent forme la potasse.

Les cendres sont plus ou moins riches en alkali, selon la nature du bois qui les fournit ; en général les bois durs en contiennent le plus : les cendres de bois de hêtre en donnent de 11 à 13 livres par quintal, d’après des expériences en grand que j’ai fait faire à St. Sauveur ; celles de buis m’en ont fourni 12 à 14 livres. On peut consulter le tableau qu’ont dressé MM. les Administrateurs généraux des poudres et salpêtres sur la quantité de potasse qui leur a été fournie par la combustion de plusieurs plantes : ils ont employé 4000 livres de chaque à leurs diverses expériences.

Pour extraire cet alkali, il suffit de lessiver les cendres et de rapprocher la dissolution dans des chaudières de fer de fonte ; c’est par rapport à l’alkali qu’on emploie les cendres dans les lessives qu’on fait pour blanchir le linge, l’usage de l’alkali dans ce cas est de se combiner avec les substances graisseuses et de les rendre solubles dans l’eau.

Presque toute la potasse vendue dans le commerce pour le service de nos verreries, de nos savonneries, de nos blanchisseries, etc. est fabriquée dans le nord où l’abondance du bois permet de l’exploiter pour ce seul usage. On pourroit établir avec économie de semblables