Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/325

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M. Bérard Dir. de ma fabrique, attribua ces résultats au charbon contenu dans cette soude, lequel décomposoit l’acide sulfurique ; il calcina la blanquete en conséquence pour détruire le charbon, et alors il put la traiter comme le sel marin et avec le même succès.

L’acide sulfurique est celui qu’on emploie ordinairement pour décomposer le sel marin : ma manière de procéder consiste à dessécher le sel marin, à le piler et à le mettre dans une cornue tubulée qu’on place sur un bain de sable ; à la cornue on adapte un récipient, puis deux flacons, dans lesquels je distribue un poids d’eau distillée égal à celui du sel marin employé ; on lutte les jointures des vaisseaux avec la plus grande précaution ; et, lorsque l’appareil est dressé, on verse par la tubulure une quantité d’acide sulfurique qui fait la moitié du poids du sel, il s’excite dans le moment un bouillonnement considérable ; et, lorsque cette effervescence est appaisée, on chauffe graduellement la cornue et l’on porte le mélange à l’ébullition.

L’acide se dégage à l’état de gaz, et se mêle à l’eau avec avidité et chaleur notables.

L’eau du premier flacon est, pour l’ordinaire, saturée de ce gaz acide ; et, forme un acide très-concentré et fumant ; celle du second est plus foible, mais on peut la porter au degré qu’on