Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Une livre d’eau bouillante n’en a dissous que 183 grains, d’après M. de Morveau.

L’alkool le dissout plus facilement, et la flamme que fournit cette dissolution est d’un beau vert. Cet acide exposé au feu se réduit en une substance vitriforme et transparente, plutôt que de se volatiliser, ce qui prouve, comme l’a observé Rouelle, qu’il ne se sublime qu’à la faveur de l’eau avec laquelle il forme un composé très-volatil.

Comme presque tous les acides connus dégagent cet acide et nous le présentent sous la même forme, on a cru pouvoir conclure qu’il existoit tout formé dans le borax. M. Baumé a même avancé avoir composé cet acide, en laissant à l’air, dans une cave, un mélange d’argile grise, de graisse et de fiente de vache ; mais M. Wiegleb, après un travail infructueux de trois ans et demi, s’est cru autorisé à donner un démenti formel au Chimiste françois.

M. Cadet a cherché à prouver, 1°. que l’acide boracique retenoit toujours de l’acide employé dans l’opération ; 2°. que ce même acide a encore l’alkali minéral pour base. M. de Morveau a discuté, avec sa sagacité ordinaire, toutes les preuves apportées par M. Cadet ; il a fait voir qu’aucune n’étoit concluante, et que l’acide boracique devoit encore demeurer au rang des élémens chimiques.