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des mortiers : M. de la Faye a cru que ces masses énormes, où l’on n’avoir admiré que la perfection des moyens mécaniques des anciens, avoient été faites par encaissement, et a cru trouver dans Vitruve, Pline, St. Augustin, que leur procédé pour éteindre la chaux différoit du nôtre, et que c’étoit là sur-tout la raison de la grande différence qui paroît exister entre les mortiers anciens et les modernes. Ces recherches intéressantes l’ont conduit à proposer, de tremper la chaux dans un panier et de la laisser fuser à l’air ; il croit par là, conserver plus de force à la chaux, et la moins énerver qu’on ne fait par les procédés usités.

Loriot a attribué la supériorité des mortiers des anciens aux moyens qu’ils employoient pour les dessécher promptement : d’après ces principes, il mêle la brique pilée aux cailloux, les pétrit avec la chaux éteinte, et dessèche le tout avec un quart de chaux vive ; il faut avoir l’attention de ne se servir que de chaux très-divisée, et passée par un tamis très-fin, sans cela le mortier se gerce et ne fait qu’une prise bien imparfaite.

La nature nous présente quelquefois un mélange convenable de pierre à chaux et de sable, pour former un excellent mortier sans addition de matière étrangère : M. de Morveau a trouvé de cette pierre à chaux dans la Bourgogne ; M.