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on fait passer la même eau sur plusieurs couches de terre alumineuse, afin de la saturer : la première eau qu’on passe sur la terre dissout de préférence la couperose qui est plus ou moins abondante, et on peut séparer ce sel de l’alun par un premier lavage à froid.

3°. Cette lessive est portée dans des chaudières de plomb, où l’on rapproche convenablement la liqueur. C’est là que se fait la saturation exacte de l’alun, lorsque l’acide y est en excès ; et, pour cela, on y ajoute des alkalis qui servent encore à faciliter singulièrement la crystallisation ; le célèbre Bergmann a proposé de faire bouillir de l’argile avec la dissolution pour saturer l’acide excédent ; ce procédé paroît avantageux sous tous les rapports, mais il m’a paru impraticable ; car, ce n’est que par une ébullition très-longue, qu’on parvient à combiner l’argile avec l’acide surabondant ; et j’ai observé qu’en rapprochant ensuite la liqueur pour la faire crystalliser, cette argile se dépose et s’oppose à la crystallisation ; j’ai varié ce procédé de bien des manières, sans obtenir le succès qu’avoit annoncé son célèbre auteur.

On a des moyens plus ou moins rigoureux, pour juger du degré de concentration auquel il convient d’apporter la lessive pour obtenir une bonne crystallisation, tels que l’immersion d’un œuf dans le liquide, l’effusion de quelques gouttes