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paroîtroit nous autoriser à ne les considérer que comme des variétés l’une de l’autre ; mais, comme la magnésie est pure dans le talc, et à l’état de carbonate dans la stéatite, nous en ferons des espèces différentes.

1°. La magnésie pure, mêlée avec près de deux fois son poids de silice et moins que son poids d’alumine, forme le talc ; il est de couleur blanche, grise, jaune ou verdâtre, doux et savonneux au toucher, composé de lames transparentes, placées les unes sur les autres ; ces lames sont plus tendres et plus fragiles que celles du mica, elles s’égrennent et se divisent ordinairement en rhombes ; on peut les écraser et les rayer avec l’ongle.

Sa pesanteur spécifique est de 2,729.

Le feu le rend plus fragile et plus blanc, mais il est infusible au chalumeau, et à peine les alkalis peuvent-ils en procurer la fusion ; le borate de soude et les phosphates de l’urine le fondent avec un peu d’effervescence.

Le talc de Moscovie est composé de feuillets larges, élastiques, flexibles et transparens ; on a levé dans les carrières de Vitim, en Sibérie, des feuilles de talc qui avoient huit pieds en quarré.

2°. La stéatite est ordinairement d’un blanc verdâtre ; on peut l’entamer facilement avec le couteau ; la poussière qui en provient ne s’étend pas facilement dans l’eau.