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très-profonds qu’on donne en hiver et au printemps.

Depuis six ans, je sème mes betteraves dans les terres qui doivent recevoir du blé en automne ; je les dispose par deux bons labours et un engrais convenable ; je sème vers la fin de mars, et arrache dans les premiers jours d’octobre. Je laisse les feuilles sur le terrain, sème le blé par-dessus, et le recouvre par un labour ordinaire ; de cette manière ma récolte de betterave est une récolte intermédiaire qui ne prive pas le domaine d’un grain de blé. Six années d’expériences m’ont prouvé que la récolte de blé était meilleure sur ces terrains que sur ceux qui s’étaient reposés pendant l’été. Il y a plus, c’est que les sarclages et l’arrachement ont nettoyé le sol de toutes les plantes étrangères, et les champs de blé en sont moins chargés que partout ailleurs.

On a cru, pendant quelque temps, que les terres fraîchement fumées produisaient des betteraves moins riches en sucre ; on a même ajouté que celles qui étaient fumées avec du fumier de mouton, ne donnaient que du salpêtre. Je puis affirmer que ces assertions sont erronées, et que la production du salpêtre tient