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M. Derosne a proposé, le premier, de raffiner à l’alcohol, et ce procédé, qui est très-expéditif, convient d’autant mieux à une sucrerie de betterave, qu’il dispense d’une foule d’ustensiles nécessaires dans l’ancien procédé.

Lorsqu’on veut raffiner à l’alcohol, il faut avoir l’attention de procéder au raffinage, du moment qu’on a fait couler la mélasse ; car si on donne le temps au sucre de se dessécher, la mélasse qui en humecte les cristaux épaissit ; elle forme une couche très-dure sur la surface des cristaux, et l’alcohol la détache avec beaucoup de peine.

En partant de cette observation, on procède au raffinage comme il suit : du moment que la mélasse est coulée, on ratisse la surface du pain de sucre contenu dans la forme, et on verse, peu-à-peu, sur toute l’étendue de la surface, un litre d’alcool à 36 degrés du commerce, après avoir bouché le petit orifice de la forme. On recouvre alors la base de la forme avec soin pour éviter l’évaporation de l’alcohol. Deux heures après, on ouvre l’orifice de la forme, et l’alcool coule dans le pot, chargé d’une grande partie du principe colorant ; on peut répéter l’opération avec moitié de nouvel alcohol, et le sucre équivaut alors, pour la