Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/132

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meublée sous la reine Victoria. C’est dans ce salon que j’avais revu Armande avec Bonneville et qu’elle avait chanté pour nous. Le grand-père Aquinault, pilier de la famille, avait gardé autour de lui ses deux fils et son gendre. Son fils Gustave, qui avait hérité de ses propriétés, logeait encore son beau-frère Astries, sa femme et ses enfants. Mme Aquinault eût été effrayée de rester seule dans cette grande maison pendant la session qui retenait son mari dans la capitale.

Sous prétexte qu’elle avait été légèrement souffrante, la veille, Armande me reçut en robe d’intérieur de satin vert. Elle avait fait placer nos fauteuils devant la cheminée où flambaient des branches d’érable. La famille s’était retirée à l’étage.

Dès les premiers mots, je sentis qu’elle me faisait une place plus grande dans sa vie. Sa mère, me dit-elle, avait beaucoup admiré les fleurs que j’avais fait porter.

Depuis mon arrivée, je n’attendais que le moment de la serrer contre moi. Je ne pouvais ou-