Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/20

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La façade de briques est ornée dans toute sa longueur d’une étroite corniche prolongeant la base des fenêtres. Je m’y hasardai un jour.

— Tu ne veux pas entendre raison, m’avait dit la bonne, je vais t’enfermer dans ta chambre, petit possédé.

Elle avait verrouillé la porte, ce qu’elle n’aurait jamais osé faire si mes parents avaient été là. Je l’entendis marmonner entre ses dents :

— Il est bien capable de sortir par la fenêtre.

Cette idée fantastique me fascina. Je me glissai aussitôt sur le rebord incliné, me tenant aux anfractuosités de la pierre. Elle eut sans doute le pressentiment de mon escapade car elle rentra dans la chambre. Ne m’y trouvant pas, elle me crut mort. Je me souviens qu’elle me tendait désespérément les bras et que je lui criais :

— Ne me touchez pas, vous n’êtes que la servante.


À ce moment déjà mon grand-père souffrait d’une grave maladie de cœur, qui devait l’em-