Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE IX


Je trouvais Bonneville dans son bureau, adossé au grillage qui le séparait de la salle, discutant politique ou littérature au milieu de jeunes gens dont je connaissais les familles mais qui, pour la plupart, m’étaient inconnus. Après leur départ, j’emmenais Bonneville dîner puis nous restions à causer jusqu’à la nuit. Un ami du journaliste, un commis du nom de Loignon venait nous rejoindre. Nous étions habitués à lui ; nous ne remarquions même pas sa présence.

Loignon s’était attaché à Bonneville comme les reîtres d’autrefois qui se livraient corps et âme à un maître. Chassé de son réduit de célibataire par l’ennui, Loignon, avant de connaître le jeune homme, se tenait presque tous les soirs à la porte des restaurants, à l’affût de distractions. Il s’était présenté lui-même à François, qui, éloigné de sa famille, s’ennuyait aussi à Fontile.