Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Comme il seroit de la plus grande absurdité de supposer, que dans la première formation des animaux, Dieu a commencé par créer le cœur, puis les poûmons, ensuite le cerveau ; etc. Je ne pense pas, qu’il fut moins absurde de supposer, que dans la formation de l’univers, Dieu a commencé par créer une planète, puis un soleil ; ensuite une autre planète ; etc. Seroit-ce donc qu’on imagineroit que l’univers seroit moins harmonique, j’ai presque dit, moins organique qu’un animal ?

Je n’affirmerai pas, qu’au premier instant de la création, tous les corps célestes étoient précisément disposés les uns à l’égard des autres, comme ils le sont aujourd’hui. Cette disposition primitive a pu souffrir bien des changemens par une suite naturelle des mouvemens de ces corps & de la combinaison de leurs forces. Mais ; la sagesse divine a prévu & approuvé ces changemens ; comme elle a prévu & approuvé ce nombre presqu’infini de modifications diverses, qui naîssent de la structure ou de l’organisation primitives des êtres propres à chaque monde.

Toutes les pièces de l’univers sont donc