Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/362

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Quelque soit la maniére dont s’opère cette reproduction des êtres vivans ; quelque systême qu’on embrasse pour tâcher de l’expliquer ; elle n’en paroîtra pas moins admirable à ceux qui entre-voyent au moins l’art prodigieux qu’elle suppose dans l’organisation, & dans les divers moyens qui l’éxécutent chés le végétal & chés l’animal, & dans les différentes espèces de l’un & de l’autre. Ainsi, soit que cette reproduction dépende de germes prééxistans ; soit qu’on veuille qu’il se forme journellement dans l’individu procréateur de petits touts semblables à lui ; la conservation de l’espèce dans l’une & l’autre hypothèse n’en sera pas moins un des plus beaux traits de la perfection du méchanisme organique. Et s’il étoit possible, que les seules loix de ce méchanisme pussent suffire à former de nouveaux touts individuels, il ne m’en paroîtroit que plus admirable encore.

Je ferois un traité d’anatomie, si j’entreprenois ici de décrire cette partie du méchanisme organique, qui a pour dernière fin la reproduction des êtres vivans : j’étonnerois mon lecteur en mettant sous ses yeux ce grand appareil d’organes si composés, si multipliés,