Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/125

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d’admettre, que tous ces êtres mouvans, qui peuplent le monde microscopique sont doués de vie & de sentiment. & si nous admettons encore, au moins comme probable, que la main adorable qui les a formés, les destine à une beaucoup plus grande perfection, le tableau de l’animalité s’embellira de plus en plus, & nous offrira la perspective la plus ravissante, & la mieux proportionnée aux idées sublimes que nous devons nous former de la supréme bienfaisance.

Comment un philosophe, dont le cœur est aussi bien fait que l’esprit, ne se plairoit-il point à considérer ces nombreuses familles d’animaux répanduës dans toutes les parties de notre globe, comme autant d’ordres différens d’intelligences subalternes, déguisées pour un tems sous des formes très différentes de celles qu’elles revêtiront un jour, & sous lesquelles elles déployeront ces admirables facultés, dont elles ne nous donnent à présent que de foibles indices ?

Le moindre des êtres microscopiques devient ainsi à mes yeux un être presque respectable : ma raison se plait à percer cette écorce qui cache sa véritable nature,