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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/20

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plus philosophique de présumer, que notre terre est un livre que le grand être a donné à lire à des intelligences qui nous sont fort supérieures, & où elles étudient à fond les traits infiniment multipliés & variés de son adorable sagesse. Je conçois, qu’il est d’autres intelligences beaucoup plus élevées, qui possédent à fond des livres incomparablement plus étendus & plus difficiles, & dont celui-ci n’est qu’une page ou plutôt un paragraphe.

Je n’entreprendrai pas ici de montrer en détail combien nos connoissances de tout genre sont imparfaites : ce seroit la matière d’un très grand ouvrage, & d’un ouvrage trop au-dessus de mes forces. Il suffiroit, ce me semble, pour se convaincre de l’extrême imperfection de toutes nos sciences & de tous nos arts de parcourir ces vastes compilations qu’on publie de tems en tems sous les divers titres de bibliothèques, de dictionnaires, d’encyclopédie, etc. On n’imaginera pas, sans doute, que des ouvrages si volumineux, ne soient pleins que de vérités ; mais on pensera, qu’ils contiennent avec le petit nombre de nos connoissances certaines & de nos connoissances