Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pouvoit encore relever sa mission auprès des hommes, & il étoit possible que cette naissance fût enveloppée comme tous les autres événemens miraculeux dans cette dispensation particulière des loix de la nature, qui devoit les produire. Combien de moyens physiques préordonnés, très différens du moyen ordinaire, pouvoient faire développer un germe humain dans le sein d’une vierge !

Si cette oeconomie particulière des loix de la nature étoit destinée par la sagesse à fournir à l’homme raisonnable une preuve de fait de la certitude de son état futur, cette preuve a dû être revêtue de caractères qui ne permissent pas à la raison d’en méconnoître la nature & la fin.

J’observe d’abord, que les faits renfermés dans cette oeconomie, comme dans leur principe physique préordonné, ont dû être tels, qu’il parût manifestement qu’ils ne ressortoient pas de l’oeconomie ordinaire des loix de la nature : s’il y avoit eu sur ce point quelqu’équivoque, comment auroit-il été manifeste que le législateur parloit.