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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/49

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qui fit à son égard ce qu’elle fait à l’égard des corps grossiers, quand elle nous les rend visibles ?

Il ne suffiroit pas même qu’il éxistât un tel fluide, il faudroit encore que nous eussions des organes qui lui fussent appropriés, & qui fussent assés sensibles pour nous en transmettre les impressions ; car les fibres les plus délicates de notre œil seroient à l’égard de ce fluide d’énormes cables qui n’en sentiroient pas le moins du monde l’action.

Pour que nous appercevions les objets, il ne suffit point qu’ils nous réfléchissent la lumière ; il faut encore qu’ils nous la réfléchissent en assés grande quantité pour faire sur nos yeux une impression sensible. Nos verres en rassemblant un plus grand nombre de rayons & en les rassemblant sous un certain angle, suppléent jusqu’à un certain point à la foiblesse de notre vuë. Mais, s’il éxiste des corps d’une si effroyable petitesse, qu’ils ne puissent réfléchir à la fois qu’un seul rayon, comment les microscopes les plus parfaits pourroient-ils nous les faire découvrir ?

Telle est apparemment la raison pourquoi les particules primitives ou élémentaires des composés