Page:Charles Dumas - L’Ombre et les Proies, 1906.djvu/16

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On voyait des houles sans borne
Emouvoir l’océan des blés,
Qui, splendides comme un dimanche
Plein de cloches, de robes blanches,
Comme un calice d’où s’épanche
L’enthousiasme universel,
Se gonflaient et vibraient naguère,
Ivres d’espoir et de lumière
A tous les frissons de la terre
Comme à tous les souffles du ciel !






Tout se tait maintenant, j’ai coupé par poignées
L’ardente rumeur d’or de mes jeunes années ;
Il est plus de midi ;
Mon cœur est répandu dans l’univers sublime
Dont l’azur flambe au loin sur la récolte infime,
Sur le travail fini.