Page:Charles Peguy - Cahiers de la Quinzaine 3e serie vol 1-4 - Jaurès -1901.djvu/10

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citoyens de bonne volonté se substituent aux partis. Cela est d’un bel exemple, et d’un salutaire enseignement. Il importe que l’on sache que les partis qui font profession de révolutionner le vaste monde ne peuvent pas établir un volume à trois cinquante. Jadis le Comité général, quand il était à peu près général, et qu’il avait besoin d’argent pour tenir les congrès même, louer la salle et payer l’éclairage, faisait donner par Jaurès, qui voulait bien, de véritables représentations théâtrales. De gros bourgeois juifs, à ce que l’on m’a dit, louaient cher beaucoup de places. Mais le Comité n’est plus qu’à peine à demi général ; Jaurès ne serait plus reçu à donner des représentations à Paris, au moins pour quelque temps ; et la plupart des bourgeois juifs ont laissé aux Juifs pauvres le soin de continuer à payer pour la libération d’Israël.

Nous historiens nous avons une reconnaissance commune aux citoyens de bonne volonté qui font le travail des partis, à la Société nouvelle de librairie et d’édition qui établit les comptes rendus officiels, aux cahiers qui établissent les comptes rendus non officiels. Car les premiers nous sont utiles, et les seconds ne le sont pas moins. Nous avons besoin d’avoir des comptes rendus officiels revus par les orateurs, comme le sont les comptes rendus de la Chambre et du Sénat publiés au Journal officiel de la République française, nous avons besoin d’avoir des comptes rendus officiels, revus, acceptés par les comités et par les gouvernements des partis, ainsi que nous avons besoin d’avoir des actes notariés, juridiques, des constitutions, des lois, décrets et arrêtés, et des contrats : nous connaissons là les expressions que les commettants et que les