Page:Charles Peguy - Cahiers de la Quinzaine 3e serie vol 1-4 - Jaurès -1901.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’il n’y ait pas une République allemande. Et il laisse entrevoir qu’autant il lui répugnerait de voir des socialistes ministres sous un empereur, autant il lui paraîtrait naturel qu’ils prissent part à la direction gouvernementale d’une république démocratique évoluant vers le socialisme. Liebknecht, comme on le verra par les fragments cités, allait plus loin, puisqu’il prévoyait la participation des socialistes au gouvernement, même sous la constitution impériale ; mais quoi qu’il en soit de la question ministérielle, tout à fait secondaire, le problème qui les obsédait tous était celui-ci : comment passer de la société bourgeoise à la société communiste ? Par quels chemins ? Par quelle évolution ? C’est là, j’ose le dire, le problème qui est toujours présent à notre pensée. C’est à la solution théorique et pratique de ce problème que nous avons donné, sans réserve et sans retour, tout notre effort d’esprit, tout notre effort d’action.

Un moment, dans l’éblouissement de la grande victoire socialiste de 1893, dans le juste orgueil de l’action croissante exercée par notre parti, j’ai cru le triomphe total et final plus