Page:Charles Peguy - Cahiers de la Quinzaine 3e serie vol 1-4 - Jaurès -1901.djvu/395

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danger, préviendront la catastrophe par une politique de réformes.


Dans ce cas, dit Liebknecht, notre parti devrait être appelé à prendre part au gouvernement, et spécialement chargé d’améliorer les conditions du travail.


Ainsi, il ne s’agit pas pour Liebknecht, dans cette évolution politique et sociale, de la prise de possession complète du pouvoir par le parti socialiste. Liebknecht ne peut pas s’imaginer, et ne s’imagine point en effet, que sous l’empire, sous un Guillaume Premier, ou un Guillaume II, ou un Guillaume III, le parti socialiste recevra d’emblée tout le pouvoir que, peut-être, au lendemain même de la chute violente de l’empire, il ne pourra saisir tout entier. Non, c’est seulement une part du pouvoir, une part du gouvernement que les hautes régions confieront au parti socialiste. Et aux yeux de Liebknecht il y a là une nécessité absolue. Pour que la politique de réformes soit possible, pour qu’elle soit efficace, pour qu’elle inspire confiance au peuple allemand, il faudra que le Parti socialiste contribue à la diriger. Il faudra qu’il soit représenté au gouvernement et qu’il y agisse. Liebknecht va jusqu’à désigner, ou à peu près, le ministère qu’il devra occuper : et cela ressemble fort au ministère du travail proposé par le citoyen Vaillant ou au ministère du commerce occupé par le citoyen