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LIEBKNECHT ET LA TACTIQUE


Au demeurant, c’est toute la tactique du parti que Liebknecht considère comme nécessairement contingente et variable. Jamais ce qu’on appelle depuis quelque temps, avec une intention blessante, l’opportunisme socialiste, n’a été plus énergiquement formulé. Je traduis :


Nous sommes arrivés maintenant à la fin des considérations générales. Avant d’entrer dans les points de détail, résumons brièvement ce qui a été dit.

Nous avons vu qu’il est impossible de tracer d’avance à notre parti une tactique valable pour tous les cas. La tactique se détermine d’après les circonstances. L’intérêt du parti forme l’unique loi, l’unique règle.

Nous avons vu que les buts du Parti doivent être entièrement distingués des moyens qui devront être employés pour atteindre ces buts.

Les buts du Parti se dressent immuables, — abstraction faite, bien entendu, d’un élargissement scientifique, d’une correction et d’un perfectionnement du programme. Au contraire, les moyens de combat et l’usage qui en est fait peuvent changer et doivent changer.

Nous avons vu que le parti, pour être capable du plus haut degré possible d’organisation efficace et d’action, doit avoir avant toutes choses une claire notion de l’essence de notre mouvement, et qu’il ne peut jamais négliger l’essentiel pour l’inessentiel.

L’essentiel, pour nous, c’est que les principes inaltérés du socialisme soient réalisés le plus rapidement possible dans l’État et la société. l’inessentiel, c’est comment ils seront réalisés. Non que nous prétendions diminuer la valeur de la tactique. Mais