Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XXIV
LES FLAGELLANTS

Je fus fidèle au rendez-vous, ayant déjà écrit en donnant mon signalement, et je fus bientôt abordé par une dame fort bien mise, en toilette foncée. Elle avait à peu près quarante ans, grande, brune, des yeux gris d’une fixité de regard étonnante, le teint mat, et douée d’un embonpoint satisfaisant, sans être excessif.

Elle me regarda un instant sans parler et je baissai les yeux, en saluant bien bas, puis elle me dit sèchement :

« Suivez-moi. »

J’obéis, commençant à jouer mon rôle d’homme très timide, ce qui me fut facile, quoique je sois plutôt assez effronté avec le sexe faible, et nous prîmes le chemin de l’Avenue Henri Martin, allant jusqu’au Bois, tout en causant.

Elle me demanda qui j’étais. Je lui débitai une petite histoire de circonstance et je crois que nous étions assez gênés tous les deux.

Mais je lui fis comprendre que depuis longtemps j’étais sous l’obsession de l’idée de vouloir être l’esclave d’une femme, et il me