Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/102

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sème à chaque pas sur sa route, des flagrants délits d’ignorance qu’un enfant quelque peu disert pourrait aisément relever dans ses livres. L’autorité de la critique est nulle à ses yeux, et sans s’apercevoir qu’il instruit et juge, par là, un procès contre lui-même, contre ses écrits et contre ses doctrines, il tient pour nulles et non avenues toutes les opinions que ses devanciers dans notre ingrate carrière, ont émises avec une respectueuse ou virile fermeté sur les manifestations de l’art ou du goût musical.

Nous ne voulons point lui rendre mépris pour dédain et le traiter avec la superbe insolence dont il use à l’endroit d’esprits respectables s’il en fut jamais. Mais qu’on avoue, et qu’il avoue lui-même, que nul procédé ne serait plus légitime.

M. Wagner veut donc prouver qu’avant de se détourner de sa profession première pour venir annoncer au monde, comme un précurseur messiaque, le nouvel évangile musical, les maîtres de la musique dramatique avaient été des travailleurs inconscients, plus ou moins inspirés, plus ou moins heureux, plus ou moins habiles, mais absolument dépourvus de la faculté de généralisation qui permet seule de donner une œuvre comme le type définitif du genre adopté.