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pulaires, ce qui est national. La couleur nationale, depuis longtemps effacée dans les classes élevées, ne vivait plus que dans certaines parties du peuple, qui, retenues aux travaux des champs, sur les rivages ou dans le fond des vallées, avaient vécu éloignées de tout changement. Aussi ce qui tomba sous la main des exploiteurs ne fut qu’une chose froide et stéréotypée. Et comme ils étaient obligés, pour l’utiliser et la faire servir à un but frivole, de lui arracher encore ses derniers traits particuliers et féconds, cette chose ne pouvait devenir qu’une curiosité à la mode. Il en fut comme des costumes populaires étrangers, jusque là dédaignés, et que la mode convertit en attifements bizarres. Dans l’opéra, quelques traits mélodiques et rhytmiques furent détachés de la vie de nationalités inconnues pour être adaptés à un appareil multicolore, de forme vieillie et vide.

Cette manière de procéder influa considérablement sur la naissance de l’opéra qu’il nous reste maintenant à considérer de plus près. De là, le changement survenu dans les rapports réciproques des facteurs représentatifs de l’opéra, évolution qui,