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rains et les successeurs immédiats de Beethoven ne virent dans ses œuvres isolées que ce que leur force d’assimilation et de conception leur permettait de reconnaître, soit par l’impression ravissante de l’ensemble, soit par le caractère particulier des détails.

Tant que Beethoven, d’accord avec l’esprit musical de son temps, se contenta de mettre dans ses œuvres la fleur de cet esprit même, il n’exerça sur son entourage qu’une salutaire influence. Mais, à partir du moment où, étroitement lié à certaines impressions douloureuses de sa vie, le désir de l’artiste d’exprimer clairement des sentiments particuliers, caractéristiques, individuels, — comme s’il avait voulu se manifester à la sympathie des hommes, — devint de plus en plus pressant. À partir du moment où il s’inquiétait de moins en moins de faire de la musique et de s’exprimer simplement dans cette musique de façon à plaire, à attacher ou à transporter, mais où son être intérieur le poussait impérieusement à exprimer d’une façon précise et claire un sujet déterminé plein de ses sentiments et de ses idées ; à partir de ce moment donc, la grande période de douleur et de souffrance commence