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Il peut arriver qu’un amour s’éveille subitement chez la courtisane pour le jeune homme qui l’étreint, — témoin le Dieu et la Bayadère ! À force de se jouer avec l’amour, elle peut se trouver prise elle-même à ce jeu. Malgré toute la résistance de la vanité, elle se verra prise au filet dans lequel elle pleure maintenant la perte de sa volonté.

Mais cet accident si humain n’arrivera jamais à la femme qui surveille sa vertu avec le fanatisme de la foi orthodoxe, à la femme dont la vertu réside, par principe, dans l’absence d’amour. La prude est élevée suivant les règles de la décence ; depuis sa tendre jeunesse elle n’a jamais entendu prononcer le mot amour, qu’avec embarras. Elle entre dans le

    comme on pourrait dire de « l’empire allemand (1) ». Le caractère particulier de cet opéra consiste en ce qu’il est le fruit de la conception des compositeurs allemands modernes, qui n’arrivent pas à composer sur des textes français ou italiens. Incapables d’écrire des opéras français ou italiens, ils se consolent avec cette prétention orgueilleuse d’aboutir à quelque chose d’original « puisqu’ils savent beaucoup plus de musique » que les Italiens et les Français.

    (Note de l’auteur.)

    (1) Les événements ont, hélas ! donné tort à M. Wagner. Comme on le voit, le musicien de « l’avenir » n’est pas même prophète en son pays !

    (Note du traducteur.)