Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 279 —

instruments ont introduits dans nos orchestres sont incontestables, mais ils eussent été pius complets encore si leurs directeurs eussent été à la hauteur de leur situation.

Le virtuose dépassa bientôt de la tête et nos vieux maîtres de chapelle, et les professeurs de piano qui, protégés par les femmes de chambre, leur avaient succédé. Le virtuose joua en quelque sorte à l’orchestre le rôle de la prima donna au théâtre. Le nouveau et élégant maître de chapelle s’associait avec le virtuose, ce qui sous bien des rapports, n’eût pas été regrettable, et ce qui même aurait pu commencer le développement de l’ensemble, si ces messieurs eussent compris le génie de la véritable musique allemande.

Il faut observer ensuite qu’ils devaient leurs places au théâtre de même que les orchestres lui devaient leur existence, et que la plupart de leurs occupations et de leurs productions se rapportaient à l’Opéra. Il leur eut fallu en dehors du théâtre et de l’opéra apprendre quelque chose encore ; il leur eût fallu comprendre l’application de la musique à l’art dramatique, science aussi nécessaire que l’ap-