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lement écorchée. Le souvenir de cette innovation est encore vivant. On déclara n’avoir auparavant jamais apprécié cette ouverture ; on me demanda comment je m’y étais pris. Plus d’un ne pouvait comprendre par quel artifice, impossible à deviner, j’avais imprimé au finale ce caractère ravissant. C’est à peine si l’on ajoutait foi à mes paroles, quand je disais que c’était essentiellement le ralentissement de la mesure qui m’avait conduit à ce résultat. Quant à messieurs les musiciens de l’orchestre, ils croyaient entrevoir quelque chose de plus… un véritable mystère.

Des innovations de ce genre, et le succès qui les accompagne, voilà ce que ne sauraient voir avec infiniment de plaisir messieurs nos maîtres de chapelle. M. Dessof, qui plus tard eut à diriger au théâtre impérial de l’Opéra de Vienne, l’exécution du Freischütz, il ne crut pas devoir faire déroger l’orchestre à la nouvelle tradition qui lui venait de moi ; il lui fit part de cette détermination et lui dit avec un sourire : « Donc, cette ouverture, nous allons l’exécuter à la Wagner. »

Oui, oui, « à la Wagner ! » Il n’y aurait, je