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J’assistais un jour, à Munich, à l’exécution de la symphonie en sol majeur, de Mozart, par l’orchestre de l’Odéon. Qui n’a dans sa jeunesse, cherché à se familiariser avec l’andante de cette symphonie, si exubérant d’élan et de hardiesse, et à se pénétrer, avec une inexprimable volupté, du rhythme qui lui est propre ? Mais quel rhythme ? Là est la question. Si la notation n’est pas suffisamment explicite, il faut que le sentiment éveillé par la merveilleuse allure de cette composition, y supplée, et l’imagination nous révèle alors ce qui, dans l’exécution réelle, doit correspondre à ce sentiment. Or, il semble que le maître ait voulu nous laisser à cet égard toute latitude, car ses indications sont des plus sommaires. Dans l’exécution stricte et absolument classique de ce morceau à l’Odéon de Munich, toutes les brillantes fantaisies dont il est enrichi ne pouvaient que s’éclipser : l’exécution se poursuivait avec un sérieux qui donnait la chair de poule comme si c’eût été la veille du jugement dernier. Un largo d’airain s’appesantissait notamment sur l’andante, pourtant si léger et si alerte ; de la valeur de chaque croche il ne subsistait pas la centième partie ; hérissée