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dée par Mendelssohn. Les disciples et les imitateurs de ce dernier peuvent nous fournir à cet égard des indications précieuses. Pour Mendelssohn, cela signifiait : dissimuler les côtés faibles de l’exécution et peut-être aussi, suivant les cas, les côtés faibles de celui qui la dirige. Pour ses disciples, cela veut dire : tout dissimuler, ne pas attirer l’attention. Cette tendance a une raison d’être presque physiologique dont je me suis rendu compte par analogie dans des circonstances où cependant il ne semblait pas devoir en être question.

Lors de la représentation de mon Tannhauser à Paris, j’avais remanié la première scène qui se passe au Venusberg et précisé ce que je n’avais fait d’abord qu’indiquer sommairement. Je fis remarquer au maître de ballet que les petits « pas » lamentablement frétillants de ses Ménades et de ses Bacchantes faisaient avec ma musique un contraste grotesque ; je lui suggérai d’inventer, en s’inspirant des groupes de Bacchantes que l’on trouve çà et là dans les bas-reliefs antiques, quelque chose qui fît disparaître le contraste, quelque chose d’audacieux et d’une sublimité sauvage, et de le faire exécuter par son corps de ballet. Le personnage en