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infirmité comme celle du bégayement, du grassayement ou toute autre de cette espèce. Il faut, en ce cas, éviter avec soin tout élan de passion, pour ne pas courir le risque de se laisser choir dans le bredouillement le plus pénible.

Avouons-le, cette surveillance continuelle exercée par l’individu sur sa propre personnalité a eu de fort agréables résultats, en ce sens que toutes sortes de choses répugnantes ont cessé de s’étaler au grand jour, que l’allure générale de la foule humaine est devenue moins bizarre, que notre élément de prédilection, la musique, où naguère, à certains égards, on pouvait observer quelque peu de raideur et de gêne dans le développement, s’est acquis des dehors plus attrayants : par exemple, comme je l’ai indiqué plus haut, la rudesse native de nos musiciens s’est adoucie, le soin du détail dans l’exécution, et autres choses semblables, sont venus un peu plus à l’ordre du jour. Mais faut-il aller jusqu’à déduire de cette pression exercée sur l’individu pour l’obliger à dissimuler ou à éteindre certaines qualités personnelles d’une valeur suspecte, un principe destiné à régir les manifestations de notre art lui-même ?