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que là ils ne sont pas précisément sur leur terrain, et qu’ils ne comprennent pas grand chose à ces matières dont au reste ils font peu de cas. De là une condescendance toute galante à l’égard des chanteurs et des cantatrices, aux exigences desquels ils se prêtent avec la meilleure grâce du monde. Rien ne leur coûte, ni ralentissement, ni accélération de la mesure ; ils battent la mesure, indiquent des points d’orgue, des transpositions, et surtout des « coups d’archet » quand et comment il plaît aux susdits chanteurs et cantatrices.

Et vraiment, de quoi s’autoriseraient-ils pour établir la nocuité de n’importe quelle prétention de ce genre ? S’il arrive par hasard, à un chef d’orchestre légèrement enclin au pédantisme de vouloir insister sur ceci ou sur cela, il est dans son tort. Et, en effet, étant donnée la signification frivole que ces messieurs attribuent à l’opéra, les artistes dont nous parlons sont, là, parfaitement chez eux : eux seuls savent ce qu’il leur faut. Si dans un opéra il se manifeste quelque chose de vraiment remarquable, c’est aux chanteurs, et au précieux instinct