Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/76

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Puisse cet exemple admirable servir de règle, dans l’avenir, à la conception des ouvertures, et en même temps démontrer pour toujours combien une grande simplicité dans le choix des motifs musicaux facilite au musicien l’exposition rapide et claire de ses intentions, quelqu’extraordinaires qu’elles puissent être ! Certes il eut été difficile, ou pour mieux dire impossible, à Gluck lui-même d’arriver au même résultat, si, entre les principaux thèmes de son ouverture, il eut intercalé et développé des motifs accessoires destinés à représenter tel ou tel incident du drame, motifs qui eussent passé inaperçus ou qui eussent affaibli et disséminé l’attention de l’auditeur. Malgré cette simplicité de moyens, il reste encore dans l’ouverture une large part au drame par le développement de la principale pensée musicale.

De toutes façons, il ne peut pas s’agir ici d’une action telle que le drame seul peut en présenter, mais seulement d’une expression compatible avec la musique instrumentale. Deux thèmes musicaux réunis dans une composition laissent toujours apercevoir dans leur mouvement respectif un certain penchant, une tendance à atteindre un point culminant. Une conclusion paraît alors indispensable à notre complète