Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/193

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considere l’adversité d’autruy, comme chose qui luy peust advenir, avant qu’elle soit à luy, il est armé. Il faut penser à tout, et compter tousiours au pire ; ce sont les sots et mal advisez qui disent : je n’y pensois pas. L’on dict que l’homme surprins est à demy battu ; et au contraire un adverty en vaut deux : l’homme sage, en temps de paix, faict ses preparatifs pour la guerre ; le bon marinier, avant surgir du port, faict provision de ce qu’il faut pour resister à la tempeste : c’est trop tard s’apprester quand le mal est advenu. à tout ce à quoy nous sommes preparez de longue main, nous nous trouvons admirables, quelque difficulté qu’il y aye. Au contraire, il n’y a chose si aisée qui ne nous empesche si nous y sommes nouveaux : (…). Certes il semble bien que si nous sommes aussi prevoyans que nous debvons et pouvons estre, nous ne n