Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

populaires, qui sont presque toutes erronées, puis les desirs et passions qui engendrent une delicatesse et difficulté en nous, laquelle faict que l’on n’est jamais content ; et icelles sont reschauffées et esmeues par les deux contraires fortunes, prosperité et adversité, comme par vents impetueux et violens ; et finalement ceste vile et basse captivité, par laquelle l’esprit (c’est-à-dire le jugement et la volonté) est asservy et detenu esclave comme une beste, soubs le joug de certaines opinions et reigles locales et particulieres. Or il se faut emanciper et affranchir de tous ces ceps et injustes subjections, et mettre son esprit en liberté, le rendre à soy, libre, universel, ouvert, et voyant par-tout, s’esgayant par toute l’estendue belle et universelle du monde et de la nature : (…).