Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/420

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ils sont suyvis de grand nombre. Les advis et remedes sont, premierement, ceux qui servent aux esmotions populaires, faire parler à eux, et leur remonstrer par gens propres à cela, comme a esté dict. 2 si cela ne profite, il faut s’armer et fortifier, et pour cela ne proceder contre eux, mais leur donner loysir et terme de mettre l’eaue en leur vin : aux mauvais de se repentir, aux bons de se reunir. Le temps est un grand medecin, mesmement aux peuples plus prests à se mutiner et rebeller qu’ à combattre : (…). 3 cependant, essayer à les esbranler par esperance et par craincte, ce sont les deux moyens, (…). 4 tascher à les desunir et rompre leur intelligence. 5 en gaigner et attirer par soubs main quelques-uns d’entre eux par promesses et secrettes recompenses, dont les uns se retirent d’eux pour venir à vous, les autres demeurent avec eux pour vous y servir, vous