Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/28

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grande joye, ce seroit, comme l’on dict, troubler toute la feste : ny de tristesse et adversité, ce seroit lors un tour d’hostilité, vouloir achever du tout, et accabler : c’est lors la saison de secourir et consoler : (…). Le roy Perseus, se voyant ainsi traicté par deux de ses familiers, les tua. 2 non pour toutes fautes indifferemment, non pour les legeres et petites, c’est estre ennuyeux et importun, et trop ambitieux repreneur ; l’on pourroit dire, il m’en veust : ny pour les grandes et dangereuses, lesquelles l’on sent assez, et l’on s’en crainct d’estre en peine. Il penseroit que l’on le guette. 3 secrettement et non devant tesmoins, pour ne luy faire honte, comme il advint à un jeune homme qui là receut si grande honte estant reprins de Pythagoras, qu’il s’en pendit ; et Plutarque estime que ce fust pour cela qu’Alexandre tua son amy Clitus, de ce qu’il le reprenoit en compagnie : mais principalement que ce ne soit devant ceux desquels l’admonesté requiert estre