Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/42

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son naturel, qui est toute bonté ; et ne sçaurions mieux imiter Dieu que par ce moyen : (…). Nature, tesmoin qu’un chascun se delecte à voir celuy à qui il a bien faict : c’est son semblable : (…). C’est l’œuvre de l’homme de bien et genereux de bien faire et meriter d’autruy, voire d’en chercher les occasions, (…) ; et dict-on que le bon sang ne peust mentir, ny faillir au besoin. C’est grandeur de donner, petitesse de prendre : (…). Qui donne se faict honneur, se rend maistre du preneur ; qui prend se vend. Qui premier, dict quelqu’un, a inventé les bienfaicts, a forgé des ceps et menottes pour lier et captiver autruy. Dont plusieurs