Page:Chasles - La Fiancée de Bénarès, 1825.djvu/35

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elle. On l’arrête. Demsaïl est une des Devêtas, et ce sacrifice ne lui est pas permis.

Les deux jeunes filles luttent encore ; déjà le peuple maudit la faiblesse de l’une et les efforts héroïques de l’autre. Mais tout-à-coup, tout cesse, tout change de face : on s’arrête ; les trompettes ne sonnent plus ; les Brahmes abaissent leurs torches ; Demsaïl joint ses mains tremblantes ; Zemaly respire encore ; les Brahmes essuient la sueur de son front, et replacent sur le palanquin d’ivoire son corps privé de sentiment. Il reste à la fiancée trois jours à passer sur la terre. Le Zemindar vient de faire retentir la douzième heure de la nuit. Le jour qui commence ne peut être témoin d’un meurtre. La loi sainte défend que ce jour sacré, le premier des fêtes, soit souillé dun tel sacrifice. La prêtresse, agitée, pensive, abattue, suit la fiancée. Tout rentre dans le repos et le silence : Zemaly est ramenée au temple ; l’obscurité s’étend de