Page:Chasles - La Fiancée de Bénarès, 1825.djvu/47

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sanctuaire, frémissait au souffle léger du vent de la mer. Elles s’assirent sur les marches disposées sous la voûte, et accordèrent la harpe sacrée. Bientôt l’Éthiopien de Galzery vint étendre des pelleteries pour servir de siége à son maître, et déposa, tout à côté, un rouleau de feuilles de bambou, retenu par un anneau d’or.

À peine assis, le vieillard lui fit signe de dérouler des feuilles du bambou : c’était le livre des Sastras, le texte sacré sur lequel les Devêtas devaient improviser leurs hymnes. Psammeris lut à haute voix ce texte, assez aride par lui-même, et qui contenait la simple énonciation de la tradition indienne. Mais la beauté de la nuit, les exhalaisons des fleurs répandues dans les jardins du temple, avaient disposé les jeunes filles à cette douce exaltation, mère de la poésie. « Voici la harpe, dit Azyora à sa compagne, fais errer légèrement tes doigts sur