Page:Chasles - La Fiancée de Bénarès, 1825.djvu/53

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» Vous qui fermez l’Éden, asile des amours,
» Dois-je, hélas ! vainement vous implorer toujours ?
» Deux fois, l’astre géant, le soleil, roi des mondes,
» Commanda le retour des sphères vagabondes,
» Depuis qu’au ciel muet, le cri de mes douleurs
» S’élève, en demandant la fin de mes malheurs !

***


» Un rayon égaré de la source immortelle
» Vient jouer sur mon front, vient colorer mon aile.
» Ô bonheur ! ô patrie ! ô biens que j’ai perdus !
» Amer ressouvenir d’un bonheur qui n’est plus !
» Vous qui, de vos longs plis, draperie inconstante,
» Entourez ma patrie, au sein des airs flottante ;
» Nuages ! ouvrez-vous, et jusques à mes sœurs,
» Ah ! laissez parvenir ma plainte et mes douleurs.

***


» Priez, mes jeunes sœurs, pour une sœur bannie !
» Coupable, ses tourmens, hélas ! l’ont trop punie !