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AV. J.-C. 1070—595—752—684. 53

produire de grands maux. Les Athéniens, sem- blables aux François sous tant de rapports, en changeant incessamment l'économie du gouver- nement, comme ces derniers l'ont fait de nos jours , vivoient dans un état perpétuel de trou- bles ' : car dans toute révolution il se trouve toujours de chauds partisans des institutions nou- velles , et des hommes attachés aux antiques lois de la patrie , par les souvenirs d'une vie pas- sée sous leurs auspices.

Gomme en France encore /l'antipathie des pauvres et des riches étoit à son comble 2 . A Dieu ne plaise que je veuille fermer les oreilles à la voix du nécessiteux. Je sais m'attendrir sur le malheur des autres : mais, dans ce siècle de phi- lanthropie, nous avons trop déclamé contre la fortune. Les pauvres , dans les Etats , sont infi- niment plus dangereux que les riches, et souvent ils valent moins qu'eux \

1 Herod. , lib. i , cap. 59 ; Plut. , in Solon.

2 Id.

a Comment a-t-on pu confondre dans mes écrits l'a- mour d'une liberté raisonnable avec le sentiment ré- volutionnaire, quand je montre partout la haine des crimes et des principes démagogiques? Si j'ai fait quel- ques reproches aux rois , j'en ai fait également aux no- bles et aux plébéiens. Jeme défie de ces Brutus à la besace, qui commencent par changer leur poignard en une mé-

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