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58 REVOLUTIONS ANCIENNES.

aucun peuple. Au mot démocratie on se figure une nation assemblée en corps, délibérant sur ses lois? non. Cela signifie maintenant deux conseils, un directoire, et des citoyens à qui l'on permet de rester chez eux, jusqu'à la pre- mière réquisition \

Le législateur athénien et les réformateurs françois se trouvoient à peu près placés entre les mêmes dangers, au commencement de leurs ouvrages. Une foule de voix demandoient la répartition égale des fortunes. Pour éviter le naufrage de la chose publique, Solon fut forcé de commettre une injustice. Il remit les dettes, et refusa le partage des terres \ Les assemblées nationales de France ont pensé différemment : elles ont garanti la créance à l'usurier, et divisé les biens des riches. Cela seul suffit pour carac- tériser la différence des deux siècles b .

a Cette moquerie de la constitution du Directoire étoit assez bonne alors ; mais c'est pourtant le principe de la division des pouvoirs posé dans cette constitution, qui a sauvé la France. Nouv. Ed.

1 Plut., in Solon., pag. 87.

b Tous les créanciers n'étoient pas des usuriers, mais la remarque ne m'en semble pas moins importante. Jus- qu'à présent la comparaison entre les. anciennes révolu- tions et la révolution françoise peut se soutenir, et ne produit que ces rapprochements politiques plus ou moins vrais, plus ou moins ingénieux, auxquels Mon-

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