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AV. J.-C. 510. =OL. 67. 79

taché de voir un tyran finir par un trait dont bien peu d'honnêtes gens seroient capables.

On peut fixer a la retraite d'Hippias l'époque des beaux jours de la Grèce , et la fin de la révolution républicaine : car, quoiqu'il s'élevât encore quelques factieux à Athènes 1 , de même qu'après une longue tempête il se forme encore des écumes sur la mer, ils s'évanouirent bientôt dans le calme. N'oublions pas cependant que les Lacédémoniens, qui en s'armant pour les émi- grés n'avoient eu d'autre vue que de s'emparer de l'Attique , voyant leurs espérances déçues , voulurent rétablir sur le trène celui qu'ils en avoient chassé 2 : tant ces grands mots de jus- tice générale et de philanthropie veulent dire peu de chose ! La soif de la liberté et celle de la tyrannie ont été mêlées ensemble dans le cœur de l'homme par la main de la nature : indépen- dance pour soi seul, esclavage pour tous les autres, est la devise du genre humain a .

La réinstallation du tyran d'Athènes, pro- posée par les Spartiates au conseil Amphietyo- nique , en fut rejetée avec indignation. Le mal-

1 Herodot. , lib. v , cap, 66\ — 2 Id.

a Je ne voudrois pas avoir dit ici la vérité : j'espère que j'ai calomnié l'espèce humaine ; du moins je sais qu'en réclamant l'indépendance pour moi , je la souhaite également aux autres. Nouv. Ed.

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