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AV. J.-C. 509. = OL. 67. 127

des rochers escarpés , où l'homme ne sauroit atteindre sans être entraîné dans l'abîme 1 ; qu'il n'y a point de perfection 2 , qu'il faut plain- dre , et non censurer nos foiblesses ; que nous ne vivons qu'un moment, mourons pour toujours, et que ce moment appartient aux plaisirs 3 .

Si quelque chose peut nous donner une idée de ce mélange ineffable de religion et de mélan- colie , répandu dans les vers du poëte de Céos , ce sont les fragments qu'on va lire. M. de Fontanes peut être appelé, avec justice, le Simonide fran- çois. Tout mon regret est de ne pouvoir insérer le morceau dans son entier. Malheureusement le plan de cet Essai ne le permet pas.

Le poëme est intitulé Jour des Morts , et retrace une fête de l'église romaine , qui se célè- bre le second jour de novembre de chaque année.

Déjà du haut des cieux le cruel Sagittaire Avoit tendu son arc et ravageoit la terre ; Les coteaux , et les champs , et les prés défleuris , N'ofïroient de toutes parts que de vastes débris ;

1 Plat. , in Protag. — 2 Id. , ibid.

3 Stob. , Serm. 96.

J'ai entre les mains quelques poésies de Simonide qui ne valent pas ta peine d'être connues , ou n'ont aucun rapport à mon sujet. J'apprends à l'instant qu'une traduction françoise de ce poëte vient d'arriver en Angleterre. J'ignore ce qu'elle contient , et si le traducteur a trouvé de nouveaux fragments.

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